Retenue de Sicada Falcoro

L'année commençait en beauté, c'était magnifique. Aux premiers échanges qu'elle avait eut avec le nouveau professeur de Défenses contre les Force du Mal, une retenue. Il était vrai que sur ce point, Sicada n'avait pas évolué. Elle se montrait toujours aussi franche et crue, que ce soit avec ses camarades que ses professeurs. C'était une enfant arrogante, et elle le savait, ce qui faisait amplifier ce trait de caractère.

Ombrage avait annoncé la retenue au soir même, dans l'après-midi, Sicada avait reçu un courrier comme quoi elle devait se rendre à vingt heures dans le bureau du professeur, qui se trouvait au 3ème étage. Après son repas à la Grande Salle, elle avait quitté quelques élèves de Serpentard et son sac sur le dos, s'était dirigée d'un pas traînant jusqu'au lieudit. Les couloirs étaient vides, une majorité des élèves mangeaient encore et le reste devait se trouver dans les salles communes? Rusard faisait ses rondes et si on n'avait pas une bonne raison, c'était rare qu'il ne vous trouve pas quelque chose, bien que les élèves, en théorie, ait le droit de rester dans les murs du château jusqu'à vingt et une heures.

Arrivée devant la porte, elle frappa trois coups et entra. La dernière fois qu'elle y était entrée, c'était pour une retenue avec Maugrey. A cette époque, l'endroit était beaucoup plus... Etrange voire effrayant. Le professeur avait des objets qui, apparemment, repoussaient les mages noirs. Aujourd'hui, la pièce avait été peinte en rose fushia. De nombreuses assiettes de porcelaines, où des chats miaulaient, ornaient le mur où jadis reposait une glace ennemie. Il y avait une moquette par terre et des plantes un peu partout. C'était abominable, et Sicada du cligner plusieurs fois des yeux avant que les chats disparaissent enfin. Finalement elle se tourna vers le bureau, où le professeur Dolorès Ombrage elle-même, se tenait. Encore une fois, elle la dévisagea, ses yeux gris derrière sa franche noire dévoilant une pointe d'étonnement. Comment pouvait-elle marcher avec cet accoutrement ?!

Le professeur Ombrage, assise à son bureau, sucrait son thé. Elle attendait une jeune fille de Serpentard, Sicada Falcoro, qui devait venir en retenue. Elle avait en effet prétendu que les méthodes es professeurs précédents étaients beaucoup mieux que celles approuvées par le Ministère. Ombrage l'avait donc convoqué, à 20h00 dans son bureau. Le soleil ne faisait plus parti du cadre des fenêtre du bureau, quand quelqu'un frappa à la porte. Elle ferma sa sucrière, avant d'intervenir.

- Entrez ...

La jeune fille poussa la porte, dont les gonds grincèrent, et s'avança. Le professeur Ombrage souria, n'attendant aucun signe similaire de la Serpentarde.

- Bonsoir, Miss Falcoro. Assis ! dit-elle en montrant la table mitoyenne à la sienne. Vous savez pourquoi vous êtes ici. Inutile de prendre votre plume, je vais vous prêtez une de mes plumes personnelles.

Elle sortit de sa vitrine une longue et gracieuse plume de chouette.

- Vous allez me copier en premier lieu, me copier ce que vous avez étudié dans les précédentes années, en indiquant les noms des professeurs, et tous les détails, et en second lieu, me copier "Je ne m'oppose pas au Ministère". Allez-y !

Elle se plaça derrière la jeune fille assise, un énorme sourire sur les lèvres.

[Dans ta seconde tâche, ce sera comme pour Hary Potter ... Un message apparaîtra sur ta main. Fais d'abord la première : j'intervienrai ensuite Bonne chance.]

Apparemment elle était en train de boire du thé car une petite tasse de procelaire, sur une napperon rose clair, attendait qu'on la vide. Sicada ne répondit que du bout des lèvres à son salut. Ombrage lui intima l'ordre de s'asseoir alors qu'elle-même se levait pour choisir une de ses plumes personnelles. La jeune Serpentard fut tentée de lui demander ce qui lui vallait cet honneur mais elle préféra ne rien dire, mieux fallait-il éviter d'agraver son cas.

Elle s'installa à un guéridon, d'à peine un mètre de diamètre. Elle n'eut même pas besoin de sortir du parchemin qu'une feuille l'attendait, face à elle. Elle ne réagit pas à la punition, elle se doutait bien qu'un truc aussi ennuyeux l'attendait. Dans tous les détails ? Sicada avait tout de même passé quatre an ici, avec quatre professeurs différents, elle ne pouvait se souvenir de tout ! Après un soupir d'agacement, elle se mit au travail. Sa plume hésita une seconde. Elle décida de commencer par le début, le plus éloigné, sa première année, avec Quirrell...

Le professeur Quirrell était un drôle de personnage. Il portait une cape violette foncé, et un turban de la même couleur entourait son crâne. Il avait des tocs et des tiques, et semblait paralysé par ses élèves. En fait, Sicada avait surtout un souvenir vif des vampires. D'ailleurs, leur salle de classe était imprégné d'ails, d'eau bénite et de croix de toutes formes, et de toutes tailles. L'homme avait une sainte horreur de ses créatures de la nuit, voire une peur un peu hyperbolisé, il fallait l'avouer. La jeune Falcoro ne l'avait jamais porté dans son coeur, elle le trouvait trop lent, trop hésitant, et vraiment trop effrayé par tout et n'importe quoi ! Elle nota donc, en entête, sur sa copie "Défenses Contre les Forces du Mal, 1ère année : Pr Quirrell". Rapidement, elle griffonna le peu de chose qu'elle savait sur les hommes chauves-souris, et d'autres choses qu'ils avaient survolé comme les Géants, lesGnomes, les sorts également, qu'ils avaient simplement étudié.

Après une pause, elle reprit avec sa deuxième année. Pr Lockhart. Quel belâtre ! De tous ses professeurs, c'était certainement lui qui l'avait agacée le plus. Il se croyait tellement beau, tellement parfait, c'en était désolant. Avec lui, c'était surtout ses propres livres qu'ils avaient lu et relu. Comment se débarasser des Lutins de Cornouailles, avec une formule... Elle n'arrivait pas à se souvenir... Quelque chose comme "Lutinmalin...". Bref, peu importait. Sicada se souvenait parfaitement qu'à chaque fois qu'il le pouvait, le Professeur glissait dans son cours une de ses épopées, au coeur d'un volcan par exemple. Il leur avait expliqué comment il avait réussi à passer inaperçu dans la caverne d'un dragon de plus de huit mètres de haut. Avec les gestes et ses élans de voix, on s'y serait presque cru... Sicada sourit. Quel imbécile. Et à voir toutes les pimbêches de sa classe, qui étaient littéralement en extase devant lui et qui buvaient la moindre de ses paroles ! En même temps, cela ne l'étonnait qu'un peu... Les élèves de cette école ont à peu près le même niveau intellectuel que Lockhart, un niveau pour le moins bas.

Lupin maintenant, sa troisième année, plutôt ennuyeuse. Il était très bien dans son travail, trouvait toujours la créature originale, qui allait intriguer les élèves. Ils avaient eu droit à l'épouvantard. Sicada fit une grimace à ce souvenir. Heureusement pour elle, elle avait été "malade" ce jour là, et donc n'avait pu assister au cours. Jamais, au grand jamais, elle n'avouerait sa plus grande peur. Hormis cet incident, elle se souvenait de Strogulot. Qu'étaient-ils déjà... Des créatures aquatiques, qui aggripaient leur victime avec leurs longs doigts fins et agiles. Il y avait aussi les Pitiponks. Elle se souvenait très bien de ces êtres plus ou moins maléfiques. Ils semblaient faits de brumes, entralacées. D'un seul pied, ils attairaient leurs proies dans le brouillard et ensuite pouvaient s'occuper d'elles tranquillement. Ils se servaient, pour cela, d'une unique lanterne. Leur habitat restait, pour une grande majorité, les maréacages. Leurs victimes s'enfonçaient alors progressivement, jusqu'à perdre totalement leur sang-froid et sombrer dans une panique total. Ensuite, les chaporouges. Il s'agit d'espèces de goules meurtrières, qui se nourrisent uniquement de sang. Ils errent après les grandes batailles, ou dans les caves des grands châteaux, à la recherche d'une pauvre âme perdue, sur qui assouvir leur désir de soif. Sicada les comparait à des petits vampires. En beaucoup moins complexes, mais tout aussi intéressants. Elle se rappelait égamenet de kappas. Mais très vaguement... Elle confondait souvent les kappas et les strangulots. Pendant un instant, elle eut un doute. S'était-elle trompée, s'agissaient-ils des kappas lorsqu'elle parlait de créatures aquatiques ? Ou les deux... Finalement, elle fit une flèche des strangulots, aux kappas. Ombrage interprettera ça comme elle voudra, Sicada n'en avait cure.

Et l'année dernière, la plus récente, le plus fraîche dans son esprit. Alastor Maugrey, dit Fol Oeil. Un drôle de personnage, couvert de bâlafres, boitillant et ne buvant que ce que contenait sa calebasse. Drôle d'individu, mais certainement celui que la Serpentard avait le plus apprécié. Apprécié était certes un bien grand mot, mais tout est relatif. Lors des premiers cours, il leur avait fait un bref récit sur ses méthodes de travail, sa façon de faire. Chaque élève avait été impressionné, à sa manière, par l'oeil magique du Professeur, oeil qui ne cessait de s'agiter, oeil visible pour le moindre mouvement des élèves présents dans sa salle de classe. Un faible sourire anima ses lèvres figés par la concentration, elle écrivit ceci, mot pour mot :

Citation :

"Professeur Alastor Maugrey, dit Fol Oeil. Il s'agissait en fait, de Barty Crouptom Junior, le fils de Barty Croupton, fonctionnaire au Ministère. Il avait utilisé du Polynectar pour prendre l'apparence du vieil auror, et ainsi pouvoir servir Harry Potter au Seigneur des Ténèbres, en fin d'année. Un homme inégenieux."

Sicada ferma les yeux, arrogante. Non, pas cette dernière phrase. Finalement elle la raya d'un coup sec, et continua

Citation :

"... Un homme ingénieux. Il devait nous apprendre les contre-maléfices, comme il nous l'avait indiqués en début d'année, sous ordre du Ministère. Mais il avait décidé de nous enseigner des sorts plus... utiles, comme les trois sorts impardonables. Sur chacun de nous, il a essayé l'impérium, nous apprenant ainsi à le contrer... "

A chaque mot qu'elle écrivait, c'était comme une cadence, un délice d'ainsi provoquer Ombrage tout en faisant ce que la femme-bonbon lui avait ordonnée.

Citation :

"... Ses méthodes étaient certes peu orthodoxes, mais k'avouerai que j'en ai appris plus avec lui sur les Maléfices qu'en trois années entières d'enseignement de la Défense contre les Forces du Mal."

Et elle acheva son devoir là dessus, il remplissait tout le parchemin que Ombrage lui avait donné.

Sicada posa la plume, se passa rapidement le paume sans trop le montrer puis tourna son regard vers Dolorès Ombrage. La sous-secrétaire du Ministère ne tarderait pas son inspection... Oh elle n'était pas peu fière de ce qu'elle avait fait, elle doutait réellement de se rappeler de toutes ses informations. Elle avait tenté de mettre le plus de détails possible dans ses explications, surtout lors de sa troisième année avec Lupin. Ils avaient étudié beaucoup de créatures magiques.

Au bout de quelques minutes, Ombrage reposa sa tasse et se leva. Elle affichait à nouveau ce sourire faux et mielleux. Sicada écouta sans rien dire les commentaires sur son devoir. Un léger sourire de satisfaction flottait sur ses lèvres, après tout, ce n'avait pas été si difficile que ça. Ennuyeux certes, mais relativement rapide. Il était vingt et une heures, elle avait le temps de terminer ses devoirs pour demain et pourrait se coucher plutôt tôt.

Mais avant qu'elle n'ait pu se lever, Ombrage enchaîna. Sicada la regardait avec de gros yeux. Copier des lignes ? Elle n'était pas une automate, jamais elle ne ferait une chose pareil ! La dernière fois que c'était arrivé, elle était en primaire. Et elle avait horreur de ça. Le professeur avait déjà sorti un nouveau parchemin, et une nouvelle plume. Elle avait également ôté le flacon d'encre noir que Sicada avait à sa disposition. Durant quelques secondes, la jeune Serpentard fut pris de court. Elle s'attendait tellement à pouvoir quitter ce bureau étouffant, et à retourner à son dortoir. Finalement, elle leva un regard noir jusqu'au professeur, et posa ses deux mains sur la table. D'une voix bloquée par la surprise, la frustration d'être prise pour une gamine et la rage, elle essaya de parler. Mais sa voix s'étranglait de colère et de surprise, donnant une cadence irrégulière à ses paroles.

- Copier... Des lignes ? Pardonnez-moi professeur mais il me semble que j'ai passé l'âge.

Elle regarda autour d'elle, puis sur la table qu'elle occupait. Il n'y avait qu'un parchemin et une jolie plume noire. Elle la prit entre ses doigts, puis d'une voix légèrement moqueuse, reprit :

- De plus, vous ne m'avez pas donné d'encre.

Ses mots résonnaient étrangement dans l'étroit bureau. Elle n'avait pas l'impression d'être là. C'était surtout parce qu'elle avait hâte de quitter cet endroit, et par la fenêtre elle voyait le jour qui tombait doucement. Il ne faisait pas encore nuit, c'était la période "entre chiens et loups", ce moment de la soirée si particulier. Elle aurait voulu être dehors, bien qu'elle se doutait que le vent d'automne commençait déjà à se lever.

Le professeur regardait par la fenêtre le stade verdoyant de Quidditch, puis jeta un - nouveau - coup d'oeil à la cabane vetuste du garde-chasse. Personne ne résidait à l'intérieur, car personne ne savait où était l'hybride, mais la chéminée laissait échapper chaque soir un voile de fumée. Elle vit sur le bord de la fenêtre une feuille venant de tomber de la fleur, et la fit disparaître d'un coup de sa petite baguette. C'est alors que la jeune lança au professeur Ombrage qu'elle n'avait plus l'âge à écrire des lignes. Il n'y avait aucun âge, pour Dolorès, pour faire des lignes.

- Ma chérie, dit-elle d'une énorme sourire. Vous allez faire ce que l'on vous demande. Cette sanction a très bien réussi à Potter ... Il fallait réfléchir avant ... dit-elle d'un air désolé.

Elle s'apprêter à s'asseoir de nouveau à son bureau, quand la jeune Falcoro lança qu'elle n'avait pas d'encre. Dolorès se leva et eut un rictus. Certes de l'encre elle n'en n'aurai pas besoin.

- Mais vous n'en n'aurez pas besoin, Miss Flacoro. Allez-y, copiez :"Je ne dois pas m'opposer à la Grande Inquisitrice".

*Potter...*

Oui elle se souvenait très bien, on lui en avait parlé, une "amie" de Serpentard lui avait dit que le Gryffondor s'était fait collé par Ombrage. Ca n'avait pas amusé Sicada, contrairement à la jeune informeuse. Elle s'en fichait en fait. Elle n'était pas comme tous ces Serpentards qui haïssaient le... Survivant comme la Gazette l'appelait. Elle le trouvait comme tous ses camarades de Gryffondor : Stupide, idiot, inintéressant et complètement immature. Alors qu'il se fasse coller ou non, quel intérêt ? Elle avait vraiment autre chose à faire que de se préoccuper de ce crétin.

Ombrage regardait par la fenêtre. Elle lui répondit de nouveau avec ce ton mielleux et mièvre, térriblement désagréable. Sicada dit rien, elle préférait ne pas l'ouvrir pour l'instant. Elle attendait le bon moment pour utiliser son arrogance, ce vieux crapaud rose comprendrait alors sa douleur.

Finalement cette dernière alla s'asseoir, au moment où Sicada demandait de l'encre. Pas besoin ? Comment ça, elle n'en avait pas besoin ? C'était un nouveau prototype de Sribenpenne ? Elle ne s'était jamais intéréssée particulièrement aux différents modèles de plumes existants, mais jamais elle n'avait entendu parler d'une plume qui n'avait pas besoin d'encre pour écrire. Après tout, quelle différence ! Néanmoins Sicada examina l'objet entre ses mains. Un bel ouvrage. Et elle se posait des questions d'ailleurs : pourquoi Ombrage lui offrait d'écrire avec son matériel ? Elégante, elle était d'un noir profond. Le support était d'un métal légèrement similaire à l'argent, orné de belles gravures plus ou moins visibles. Alors qu'elle commençait à écrire, elle pensa à Potter. Lui aussi avait-il eu droit à cette faveur ?

*Je ne dois pas m'opposer à la Grande Inquisitrice.*

C'était tellement stupide. Aucun intérêt. Autant le premier devoir avait eu un fond de jugeotte, autant celui-ci était vraiment une perte de temps considérable. Elle aurait pu lire un peu, ou observer les élèves de sa maion : c'était un de ses passes-temps favoris, en fin de journée. Regarder les Serpentards dans leur salle commune. Amusant...

*Je ne dois...*

Un léger picotement grimpa le long de son poignet pour recouvrir toute sa paume. Sans regarder, la jeune fille se gratta la main. Mais la douleur persistait et ce n'était plus un simple picotement mais une douleur sourde et profonde. Elle lâcha son parchemin des yeux et regarda son bras gauche. Sur le dos de sa main, des lettres se traçaient, accompagnant une vague de douleur à chaque mot. Sicada regardait, impuissant, sa propre punition s'inscrire sur sa peau. Puis elle se referma et les mots se réécrirent, sur la cicatrice toute rose et fraîche. Elle serra le poing, mais la douleur ne diminua pas et alors, Ombrage la regardait, un léger sourire aux lèvres. Cette femme était folle, totalement folle... Sicada la regardait, sans dire mot. Que faire. Elle ne pouvait pas s'en aller, ça prouverait alors sa faiblesse, elle ne pouvait pas parler, il en serait de même. Elle devait rester, continuer, sans rien dire...

Finalement, elle serra encore plus son poing et continua... Les machoires si pressées lui contre l'autre, à s'en casser une dent. Mais elle ne voulait pas montrer un signe extérieur de souffrance, non, pas ce plaisir.

*... pas m'opposer à la Grande Inquisitrice.*
*Je ne dois pas m'opposer à la Grande Inquisitrice.*